Les deux garçons furent surpris par ma réaction, ils me regardèrent hébétés, sans réagir.
– Dans quel jeu pourri tu m’as foutue avec ton esprit mal tourné ?
Criai-je à Florian. Sa queue était devenue flasque à cause de la tournure des évènements, il cligna des yeux avant de me répondre.
– De quoi tu parles, Melissa?
– C’était quoi le pari?
M’écriai-je.
– Et si tu te calmais?
M’intima Stan.
– Va te faire foutre !
Crachai-je.
– Bordel, c’est quoi ton problème?
S’écria Florian à son tour.
– Mon problème? Tu veux vraiment savoir mon problème?! Vous m’avez utilisé comme pion dans votre jeu merdique !
– Mais de quoi tu…
– C’est bon Flo, on peut lui dire.
Le coupa Stan. Je m’apprêtais à sortir de la pièce, je n’avais pas envie d’entendre leur explication sordide. « Sa salope », c’était l’une des phrases fétiches de Florian. Stan n’avait pas pu l’inventer, Florian lui avait forcément tout raconté. Avant d’atteindre la porte, je fus soulevée du sol.
– Lâche moi !!
Criai-je. Malheureusement, Stan était plus fort que moi. Il me posa brutalement sur l’un des lits, se mit sur moi et me maintint les bras. Il esquissa un sourire perfide et regarda ma robe défaite.
– Tu vas nous écouter maintenant?
Demanda-t-il. Je hochai doucement la tête. Je ne pouvais que coopérer. Ils étaient à deux, j’étais toute seule. Stan se retira et alla s’asseoir sur la chaise en face de moi. Florian resta debout et me regarda avec une lueur empreinte de douleur. J’ignorais ce qu’il pouvait ressentir à ce moment précis. Je décidai d’ignorer sa peine, c’est eux après tout qui m’avaient piégés.
– Tout ça c’était mon idée.
Dit Stan.
– La première fois que je t’ai vu, c’était dans le métro. J’ai voulu aller t’aborder mais Florian m’a dit que j’aurais aucune chance et tu sais pourquoi? Parce que tu étais une de ces saintes ni-touches qui ne faisaient jamais rien. J’ai parié que tu deviendrais une salope d’ici peu.
Ajouta Stan avec un sourire mauvais. Je lui décochais un regard noir, j’avais envie de lui sauter à la gorge.
– Et pourquoi ce n’est pas toi qui est venu?
– Flo semblait une approche plus facile. Ce mec a beau être un salop avec les filles, il a la technique, le charisme et la réputation qui va avec.
– Tu n’es pourtant pas désagréable à regarder.
Pus-je m’empêcher de dire. Je regrettais aussitôt ces mots qui venaient de franchir mes lèvres.
– Merci du compliment ma jolie.
Répondit Stan suivi d’un large sourire. J’eus une réelle envie de l’étrangler à cet instant.
– On croyait que c’était perdu quand j’ai vu à quel point tu tenais tête à Florian. Mais tu nous as offert la solution sur un plateau.
– Quelle solution?
– La soit-disante vidéo de toi en train de prendre ton pied dans une voiture.
Donc, cette vidéo n’avait bel et bien jamais existée ! Quelle conne je faisais !
– Mais ne crois pas en ça, on a désormais des vrais vidéos de toi.
Se pressa d’ajouter Stan.
– C’est ça ouais !
– Regarde sur ta droite.
Je fis ce qu’il me dit et j’aperçu le bout d’une caméra avec le voyant allumé. Je devins aussitôt livide et réalisai dans quel pétrin je me trouvais. Pourquoi avais-je fais ça? Etais-je si maniable que ça? Et tout ça pour une partie de baise. Oui, rien que pour me faire sauter, bordel de merde ! Je fis ce que j’attendais depuis un long moment… Je sautais à la gorge de Florian resté planté debout.
– Sale connard ! Pourquoi tu m’as fais ça?!
M’égosillai-je en le frappant de toutes mes forces. Florian se protégea le visage tant bien que mal. Mais je fus aussitôt soulevée du sol et plaquée sur le lit à nouveau, Stan s’étant remis sur moi pour me bloquer.
– De quoi tu te plains? T’as eu la chance de te faire dépuceler et baissée par l’un des plus beaux mecs de ce bahut.
Dit Stan.
– Lâche moi tout de suite !
Crachai-je. Au lieu de ça, Stan m’emprisonna les bras, se pencha vers moi et m’embrassa de force. Il me força à entrouvrir les lèvres et glissa sa langue à l’intérieur de ma bouche. Je me forçai à me laisser aller au baiser et commençai malgré moi à apprécier peu à peu. Il s’écarta de moi avant que je n’ai pû en profiter davantage. Qu’est-ce qu’il clochait chez moi ? Merde !
– Tu sais ce que j’aime chez toi?
Demanda Stan. Je ne répondis pas.
– Ton côté à la fois sauvage et soumise, il n’y a pas de juste milieu avec toi.
– Pourquoi moi?
Murmurai-je, désespérée.
– Tu me plais.
– Tu te fiche de moi j’espère? Non?
Stan relâcha peu à peu l’étreinte autour de mes mains mais resta à califourchon sur moi.
– Tu nous plais.
Dit Florian en venant se placer derrière Stan.
– Vous êtes des gros malades.
Dis-je d’une voix tremblante.
– Mais tu aimes ça. Ne te mens pas à toi même, Melissa.
Stan avait peut être raison au fond. J’aurais pu m’échapper de l’emprise de Florian il y a bien longtemps. j’aurais pu refuser que Florian me saute devant Stan si ce dernier ne me plaisait pas comme je l’avais prétendue. Or, je n’ai rien fait de tout cela. J’ai laissé Florian me prendre ma virginité, me baissée, j’ai joué de façon indirecte l’aguicheuse devant Stan.
– Que veux-tu?
Articulai-je.
– Je veux te faire l’amour. Je ne le ferais jamais sans ton consentement. Sois en sûre.
Me repondit Stan. Il me regarda avec une hésitation dans les yeux. Florian me regardait par-dessus l’épaule de Stan, avec un visage inexpressif.
– La condition implique-t-elle Flo?
Demandai-je.
– Tu comprends vite, ma jolie.
Dit Stan dans un large sourire.
– C’est bon, tu peux me lâcher.
Dis-je. Stan s’écarta légèrement de moi, non sans méfiance. Dés que je sentis son poids me quitter, je fonçais comme un éclair sur le lit d’en face avant qu’il n’ait pu cligner des yeux. J’attrapais l’objet brillant, le levais en l’air et le lâchai bruyamment sur le sol. Le petit caméscope explosa en mille morceau dans un bruit sourd.
– Putain de merde !
Entendais-je crier. Stan monta en pression. Dans les morceaux brisés, je pus apercevoir la carte SD. Je la ramassai aussitôt et me préparais à m’enfuir. Stan me plaqua violemment sur le sol et jura dans tous les noms.
– Qu’est-ce qui va pas chez toi?
S’écria-t-il en me maintenant au sol. J’avais mal, terriblement mal. Il me tenait de tout son poids et la carte était en train de m’entailler la main.
– Donne la moi salope ! Rugit-t-il.
– Va te faire foutre, connard !
Crachai-je avec force.
– Donne moi cette putain de carte !
Florian tenta de tirer Stan qui était hors de lui, mais en vain.
– Mec, calme toi.
Dit-il.
– Qu’elle me donne cette carte !
S’écria Stan. Il m’écrasa de tout son poids, m’arrachant un cri.
– Je coopère, je coopère ! C’est bon !
Criai-je, n’en pouvant plus.
– Ta parole ne vaut plus rien.
Cracha Stan.
– Je suis à toi, mais à une condition.
– Laquelle?
– Je veux garder cette carte.
– Mais va te… !
– C’est d’accord… Vas-y, lâche-la.
Disa Florian. Stan hésita un moment, ne sachant pas quoi décider. Je relevais légèrement la tête pour pouvoir atteindre ses lèvres. Je l’embrassai tout d’abord avec maladresse, puis je pris d’avantage confiance et j’entrouvris mes lèvres pour le laisser entrer. Nos langues se mêlèrent dans un baiser sulfureux qui m’arracha une sensation étrange dans le bas ventre.
– Je suis à toi.
Murmurai-je. Stan hésita encore un peu puis s’écarta finalement et m’aida à me relever.
Quand je fus devant lui, à moitié dénudée, je me hissais sur la pointe des pieds pour l’embrasser à nouveau. N’étais-je pas sensée être effrayée? Fuir? J’entrais petit à petit dans ce jeu machiavélique imaginé par les deux garçons et embrassait mon agresseur avec fougue. Je sentis deux mains se poser au niveau de ma taille. Celles de Florian. Il m’embrassa la nuque et se frotta à moi tandis que Stan continuait de m’embrasser. Stan me souleva avec aisance dans ses bras et alla me poser sur le lit le plus proche. Il m’y allongea et s’y hissa. Flo nous rejoignit et s’assit en face de Stan.
– Tu n’as pas peur?
Demanda-t-il.
– Non, je n’ai pas peur…
Stan entreprit de défaire ma robe. Flo qui m’avait déjà retiré le reste, m’embrassa à son tour et descendit sa main au niveau de ma poitrine. Je sentis mes vêtements se perdre un à un. Ils m’avaient foutue complètement nue.