Je le fis basculer sur le côté à cause de son poids. Je tentais de reprendre mes esprits. Dur après une bonne séance de baise.
– Ça t’a plu?
Demanda-t-il avec un sourire en coin.
– Quelle question ! Oui !
Aux alentours de deux heures du matin je m’apprêtais à quitter la chambre de Florian. Tous ses camarades de chambre étaient partis s’amuser avec des italiennes se fichant des représailles. Lorsque je m’habillais je réfléchissais quant à la question comment ils allaient rentrer dans l’auberge de jeunesse. Florian se leva du lit, me prit par la taille et m’embrassa avec fougue.
– J’ai été ravi de te dépuceler.
Dit-il. Je tirais une moue un peu agacée. Je n’appréciais pas vraiment le fait d’avoir « été dépucelée ».
– À demain.
Répondis-je.
– À tout l’heure.
Dit-il sans cesser de sourire. Je fermais doucement la porte derrière moi en arpentant les couloirs du regard. Je faillis avoir une crise cardiaque lorsqu’un garçon s’immobilisa devant moi. C’était un grand blond, à la peau bronzé qui assistait également au cours d’italien lui aussi.
– Tu m’as fichue la trouille !
Dis-je.
– Tu as été parfaite.
Répondit grand blond avec un sourire Oral-B.
– De quoi tu parles?
– Pour une pucelle… tu cris énormément.
Dit-il en se rapprochant de moi.
– Quoi?
Disais-je, me collant au mur pour ne pas qu’il m’approche. Ça ne fit que l’attirer. Il plaqua ses paumes contre le mur pour m’empêcher de partir.
– De quoi tu as peur, Melissa?
– Dégage de là.
Dis-je en espérant qu’il ne sentirait pas ma peur. Il éclata de rire. Un rire cristallin, masculin qui me rappela celui de Florian. « Pas encore », pensai-je…
– Flo t’a plu?
Demanda-t-il.
– Va te faire voir !
Ripostai-je.
– Oh, c’est bon, ça reste entre nous.
Dit-il en me caressant la joue. Je frissonnais sous sa caresse. Grand blond était d’une beauté magnétique. Je m’étonnais de ne pas l’avoir remarqué avant hormis en cours d’italien. Ses yeux avaient la couleur de l’émeraude. Un vert glacial qui n’espérait qu’à lire dans mon esprit. Il me dit quelque chose que je ne compris pas car mon regard avait été accaparé par sa bouche. Une bouche charnue cachant des dents blanches et parfaitement alignées.
– Allez, Mel, fais pas ta chochotte.
L’entendis-je dire. Je le repoussais brutalement et m’enfuyais de toutes mes jambes loin de lui et de son charme qui avait faillit me faire perdre une once de rationalité. « Qu’est-ce qui m’avait pris? ». Je couru aussi longtemps que je pouvais jusqu’à ce que je puisse me sentir en sécurité dans ma chambre. J’ignorais pourquoi, mais mon instinct me dicta que j’étais dans une véritable merde. J’eu du mal à m’endormir et finir ma nuit.
Dans la matinée, peu avant midi, je toquais faiblement contre la porte 51, puis je rentrais finalement. J’entendis des éclats de rire. Ils se turent lorsqu’ils m’entendirent arriver. Je faillis faire un bond en arrière quand je vis Florian en compagnie du blond de la veille. Que fichait-il ici? Florian leva les yeux sur moi, avec un éclat malicieux dans le regard. Le blond m’adressa un clin d’oeil en en profitant d’analyser ma tenue.
– Melissa, je te présente Stanislaw. Tu peux l’appeler Stan.
Dit-il. Le dénommé Stanislaw, alias Stan, me salua d’un léger hochement de tête sans me quitter du regard.
– Stanislaw? C’est de quel origine?
Demandai-je sur un ton de méfiance.
– Polonais.
Me répondit-il avec un sourire éclatant. J’adressai un regard interrogateur à Florian. Celui-ci se leva, vint vers moi et me poussa doucement par la taille pour m’inciter à avancer vers Stan. Je me reculai instinctivement.
– Czego się boi?
Demanda Stan dans un polonais parfait. Flo lui répondit en polonais également en me pressant légèrement la taille. Je fus étonnée. Jamais je ne me serais doutée que Flo parlait le polonais. Avait-il lui aussi des origines polonaise en plus d’être allemand? Ou bien, peut-être était-ce autre chose…
– Stan est au courant de notre petit secret.
Me murmura Florian contre l’oreille.
– De quoi tu parles?
M’exclamai-je.
– Chut…
M’intima-t-il. Il se pencha vers moi et m’embrassa sans vergogne devant son ami. Stan se délecta de la scène, sourire aux lèvres. Quand Flo s’écarta de moi, je fus troublée par tant d’impudeur de sa part. Stan se leva du fauteuil et vint à ma rencontre. Il attrapa l’une de mes mèches et l’enroula autour de son doigt. Il m’attrapa par la taille sans crier gare et me colla à lui.
– Aussi douce que la fraîcheur de l’automne, tu ne m’avais pas menti.
Dit-il en passant une main dans mes cheveux. Je m’attendais à une réaction de la part de Florian, au lieu de ça il souriait de toutes ses dents. Quelque chose de glauque se tramait ici. Je m’écartais vivement de Stan me sentant presque abusée.
– C’est dommage, les filles comme toi, nous n’en avons pas en Pologne.
Dit Stan en me regardant d’un air sérieux. J’haussais un sourcil interrogateur en regardant Florian.
– Il veut parler de ton jolie mélange.
Me repondit Florian. Je regardais Stan avec attention. Il était vraiment pas mal dans son genre. Une beauté glaciale comparée à la beauté chaleureuse de Flo. Tous les deux étaient antagonistes mais, une chose semblait vraiment leur appartenir. Stan avait le même regard pervers et froid que Flo m’avait adressé la première fois que nous nous étions rencontrés.
– Installe toi, Melissa.
Dit Stan d’une voix chaude. J’embrassai la pièce du regard. Une chambre composée de 5 lits.
– Où sont les autres?
Demandai-je.
– Partis s’amuser. Pourquoi n’es-tu pas avec tes copines de chambre?
Demanda Stan.
– Je n’ai pas besoin de mes copines pour m’amuser.
Répondis-je séchement.
– Tu ne m’as pas menti sur ce sujet, elle est beaucoup trop agressive.
Dit Stan à Flo comme si je n’étais pas là. Florian se rapprocha de moi et me caressa le bras pour tenter de calmer le jeu. Il m’asseya sans difficulté dans l’un des poufs. Stan vint s’installer en face de moi et m’agita une fiole sous le nez.
– Tu en veux?
Demanda-t-il.
– Non merci.
Répondis-je aussitôt. « Qui savait ce qu’il y avait dans sa fiole », pensai-je…
– Bon les amis, on va se détendre.
Dit Florian.
– T’as raison, jouons au loup et à la belette.
Dit Stan en me regardant.
– Qu’est-ce que c’est?
Demandai-je d’un air curieux.
– Un jeu assez populaire dans mon pays.
Répondit Stan. Je vis Florian esquisser un petit sourire malicieux.
– D’accord.
Répondis-je…
– Louve, acceptes-tu l’enjeu?
Nous jouions depuis près d’une demi-heure au fameux jeu de Stan et je dois avouer que je m’éclatais pas mal. L’enjeu proposé par Stan était de boire soit dans sa fiole, soit de me soumettre à la belette. C’était lui la belette.
– Donne moi cette fiole.
Dis-je. Je bus un coup sec en avalant tout. C’était un alcool fort avec un arrière goût de cerise. Ma gorge brûla pendant quelques secondes, puis je repris mes esprits.
– Belette, acceptes-tu de te soumettre au loup?
Demandai-je. Lui et Florian s’échangèrent un regard puis me regardèrent en même temps.
– Quel est l’enjeu?
Demanda Stan.
– Soumet toi au loup et je serais sa louve.
– Ce n’est pas du jeu, tu l’es déjà.
Protesta-t-il.
– Que proposes-tu dans ce cas?
– Je ne veux pas que tu sois louve, je veux que tu te soumette à mes ordres.
– Et si je refuse?
– Si tu refuse, tu perds et tu n’auras donc plus le statut de louve mais de Niewolnik.
– Niewolnnn quoi?
– Double soumission, esclave de la belette et du loup. Sachant que la belette est l’animal inférieur au loup.
Dit Florian.
– J’accepte de me soumettre au loup.
Répondis-je.
– Maintenant, belette, je t’ordonne d’embrasser le loup.
Je doutais qu’ils puissent le faire. Surtout Florian, jamais il n’embrasserait un autre garçon. Sauf que je vis les deux garçons s’approcher l’un de l’autre.