Le temps était plutôt doux en cette belle matinée d’automne et ce, même si l’hiver qui arrivait à grand pas se faisait déjà ressentir. Je n’avais pas vraiment à me plaindre vu qu’en plus de cela, je commençais mes cours deux heures plus tard, mais j’avais pourtant bel et bien un désagrément que j’ai eu envie de vite rectifier une fois installée dans le métro. Manque de chance, pas de place disponible pour m’asseoir. Remarque, cela aurait été plus délicat une fois assise pour gérer ce tracas. Je tentais donc tout en restant debout, de réajuster tant bien que mal ma jupe écossaise, en essayant de rester discrète pour passer inaperçue aux yeux de tout ces gens présents autour de moi. Non pas que la température du dehors était désagréable, non loin de là, le problème était tout autre.
Ah la la… Cette jupe… Je l’aimais beaucoup, de plus que c’était ma grand-mère paternelle qui me l’avait offerte quatre ans plus tôt, depuis j’avais grandi. Je ne sais pas quelle idée m’avait prise ce matin de la mettre. Elle était beaucoup trop courte et je ne l’ai réalisée qu’à travers mon reflet dans la porte vitrée du métro arrivé à ma station. Je fis à nouveau un grand effort pour y tirer dessus, en vain. Un jeune homme avait suivit de loin mon manège avec un léger sourire au bord des lèvres. Il me regardait depuis cinq bonnes minutes maintenant de façon incongru. Lorsqu’il remarqua que je le fixais, il esquissa un sourire. Je restais quoite, bêtement à le fixer. Il était le genre de brun ténébreux sur lequel toutes les filles craquaient. Il avait un regard sombre mélange de passion, d’avidité et de perversité. Un regard captivant dont je ne pouvais plus me dérober. Il me sourit à nouveau, dévoilant une alignée de dents blanches. Mais Pourquoi moi ? J’étais le caryotype même de la fille qui avait un total manque de confiance en elle.
Mon nom est Melissa, Melissa Stirling. Je suis un mélange du fruit de l’amour de mes parents, différents l’un de l’autre. Mon père est franco-écossais et ma mère est nigeriane. Je suis une métisse avec de grands yeux noisette. J’ai hérité de la finesse de ma mère et du manque total de grâce de mon père. Je ne suis pas très grande pour une nigeriano-franco-écossaise, je suis mince avec des courbes totalement féminines. Mes cheveux sont un mélange de roux et d’acajou. Vraiment rien d’exceptionnel. C’est ainsi que je me demanda encore sur le chemin de l’allée, pourquoi ce garçon étrange m’avait sourit. On ne me souriait pas à moi, c’était à peine si on me remarquait. Je m’engouffrais dans le grand bâtiment de mon lycée en maudissant la jupe écossaise de grand-mère. Cela faisait plus de deux mois que j’avais intégré ce lycée international. J’avais quittée cet été ma ville natale en Écosse pour rejoindre Paris.
Paris… Certes, je m’étais fait des amies, mais la plupart n’avait pas les mêmes options que moi. Comme maintenant d’ailleurs. J’avais cours d’italien. Beaucoup d’élèves faisaient italien dans cet établissement. Mais bizarrement, toutes mes amies avaient opté pour l’espagnol.
Je choisissais une place au fond de la salle. J’aimais ces moments de solitude en classe. Ça me permettait de suivre correctement les cours. Malheureusement, mon moment de calme fut de courte durée. Un imbécile décida de s’installer à côté de moi. Il y avait pourtant beaucoup de place dans cette salle! L’imbécile en question n’était autre que l’inconnu croisé plus tôt dans le métro. Il me fixa de façon incongrue, me déshabillant du regard. C’était plutôt à moi d’adopter cet air hostile que je sache. Il s’installa bruyamment prenant quasiment toute la place de la table.
-Ca ne te dérange pas j’espère?
Demanda-t-il avec un sourire moqueur. Je me contentais de lever les yeux au ciel et d’attendre impatiemment le professeur.
Durant le cours, je sentit une main chaude se poser sur ma cuisse. Tellement absorbée par le cours, je fus surprise. J’identifiais la main de l’inconnu sur ma cuisse.
– Moi c’est Flo.
Murmura-t-il avec un sourire charmeur. Pourquoi me parlait-il?
– Et si on apprenait à se connaître?
Dit-il en remontant sa main le long de ma cuisse. Je n’eus pas le courage de lui demander d’ôter sa main et mon visage s’embrasa. Il prit cela comme signe d’encouragement et la glissa ainsi sous ma jupe, sans me quitter des yeux.
– T’as des jambes magnifiques. Tu es nouvelle, c’est ça?
J’acquiecais doucement de la tête, pétrifiée.
– C’est dommage de mettre peu en valeur un corps si magnifique.
Continua-t-il sur un ton charmeur. Je sentais sa main chaude frotter le dessus de ma petite culotte. Il la caressa avec douceur avant de glisser un doigt en dessous. J’aurais dû le repousser, j’aurais dû m’énerver… bizarrement, je restais interdite me concentrant sur le son de sa voix. Il caressa ma vulve du bout de son doigt en esquissant de temps en temps un sourire. Soudain, un doigt glissa en moi. L’excitation de sa voix avait mouillée ma culotte facilitant ainsi la pénétration. J’osais un regard au tableau et constata que l’ensemble de la classe était beaucoup trop concentré pour remarquer le petit manège de ce Flo. Il fit des zigzags en moi, je poussais un cri fort heureusement, inaudible. Qu’est-ce qu’il me prenait? J’étais une fille sage, moi. J’étais encore vierge et je n’avais jamais rien fait avec un garçon. Pourquoi me laissais-je si facilement faire par un inconnu?
– Comment t’appelles-tu?
Chuchota Flo.
– Melissa.
Hoquetai-je, en sentant un deuxième doigt s’introduire en moi.
– Ravi de te connaître, Melissa. Tu aime ce que je te fais?
– Je…
– Chut…
Il me doigta frénétiquement, faisant monter le plaisir en moi. Je sentais l’humidité envahir ses doigts et ma culotte.
– Arrête, s’il te plaît.
Murmurai-je.
– Quoi?
– Arrête, je t’en prie.
Au lieu de cela, il me força à écarter les jambes et glissa un autre doigt en moi. Il produisait des gestes prodigieux, je n’allais pas tarder à jouir si il continuait ainsi. Il s’arrêta avant que je puisse crier mon plaisir à l’assemblée. Il se lécha prestement les doigts en gardant son regard fixé sur moi. Après avoir fini, il m’embrassa rapidement sur les lèvres, regarda sa montre et…
<<…Drinnnnnnng !…>>
La cloche venait de sonner. Il s’en alla aussi vite qu’il était arrivé, sans un dernier regard pour moi.
Dans après-midi, je revenais soucieuse en salle de classe. Cet inconnu, enfin Flo avait violé mon intimité! Devais-je en parler à quelqu’un ou me taire? En même temps, j’étais consentante… enfin, je crois.
– Tu vas bien Mel?
Me demanda Camilla.
– Euh… oui…
– Tu n’as pas l’air.
Ajouta Anna.
– Je… il y a juste un mec qui m’a fait flipper tout à l’heure, mais ça va mieux.
– C’est qui?
Demanda Camilla.
– Je crois qu’il s’appelle Flo.
Mes deux amies équarquillèrent les yeux d’effroi comme si je venais de dire une horreur.
– Quoi?
Paniquai-je.
– Il t’a fait quoi?
– Rien du tout. C’est juste qu’il m’a fais un peu peur en cours.
– Il ne t’a pas touché?
– Non.
Menti-je.
– C’est Florian Heinkel. Un véritable tombeur et piège à nanas. Son délire c’est de se trouver une victime chaque mois pour se la faire de toute les façon possible.
Dit Anna.
– Pas que les filles s’en plaignent. Mais une fois que t’y goûtes, tu deviens accro. Il paraît que c’est une machine à orgasme.
Ajouta Camilla en riant.
– Quoi?
Hoquetai-je.
– T’as pas de soucis à te faire, il ne choisit que des pures bombasses.
Dit Anna. Je fis l’air étonnée.
– Enfin… pas que tu sois moche… mais…
– Ce que veut dire Anna, c’est que tu es trop sainte, pas son type. C’est dommage, tu as pourtant un très joli visage.
– Sainte? Bonne soeur oui! Rétorqua Anna. Enfin… avec la jupe que t’as mise aujourd’hui il y a du change.
Je ne sais pas pourquoi, j’eus une envie brutale de coller une tarte à Anna. Qu’est-ce qu’elle croyait? Que je n’étais pas assez sexy pour plaire à Florian? Non mais !
– Tiens, en parlant du loup…
Je me retournais vivement pour apercevoir Florian dans un coin du couloir en compagnie d’une « bombasse » comme le dirait si bien Anna.